Investigation 2.1 : La différence essentielle entre le philosophe et l'écervelé

Publié le par egeay

Enquête n° 2 sur les définitions de la philosophie et du philosophe - le 21/05/15

  • Constat:​

Peu de différences semblent démarquer le philosophe de l'écervelé: en effet tous les deux n'hésitent pas à s'adonner à un questionnement apparemment naïf. Face à l'évidence des représentations perceptives, ils ne peuvent s'empêcher de s'interroger sur leurs états. Par exemple, leur question apparemment commune serait: "Sommes-nous sur Terre?"

 

  • Problème:​

Philosophe et écervelé se rejoignent sur le caractère naïf de la question.

Cependant, s'il appartient au philosophe de se poser continuellement la question du "Pourquoi?", c'est qu'il détient en lui des représentations qu'il cherche à confronter à de nouvelles qui peuvent n'appartenir qu'à autrui -facteur immanquable d'altérité ou de différenciation- ou à l'état nouveau de sa pensée réflexive qui correspondrait à celle d'un dialogue intérieur.

Or l'écervelé interroge car il lui manque totalement la moindre des représentations. L'écervelé est une vacuité, alors que le philosophe est une richesse de représentations qu'il cherche, pour la moindre d'entre elles, à les confronter continuellement à de nouvelles pour s'assurer qu'elles résistent, si tant soit peu, à la réfutation.

Ainsi, pour reprendre l'exemple précédent, si le philosophe se questionne sur notre situation sur Terre, c'est qu'il tente de remettre en cause le statut d'hôte unique et irréductible que serait la planète Terre, support absolu pour nos corps apparemment stabilisés, par d'autres représentations qui consistent à la concevoir comme une composition de matière confondue et noyée dans l'univers infini dont elle ne serait que la composante ou tout au plus, un prolongement.

Or l'écervelé se pose la question sur la condition de son existence parce qu'il ignore qu'il est sur Terre et, encore plus, ce que cette planète représente véritablement au regard d'un panorama infiniment plus étendu.

 

  • Résultat temporaire:

​ Accordons-nous ainsi que le questionnement du philosophe peut paraître dénué de savoir ou d'intelligence, mais qu'il n'a pas le sens pour autant d'un questionnement purement naïf ou absolument pauvre. Le philosophe mérite donc une autre attention que celle du regard plaintif, voire accusateur du spectateur de la pure sottise. 

Publié dans essai de philo

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